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EXPOSÉ 44

9. Le « bon fond » est la santé fondamentale

Lorsque nous parlons de notre « bon fond », nous ne faisons pas allusion à quelque chose de surnaturel, mais à notre santé fondamentale, naturelle. Nous avons, dans l’aperçu sur les sciences contemplatives ainsi que dans la quatrième étape, fait remarquer que nous sommes sains, en bonne santé, avant d’être malades. La maladie est un dérèglement de l’état d’harmonie naturel qu’est la santé. Ce dérèglement de l’harmonie implique que l’harmonie soit antérieure à son dérèglement. C’est une façon de dire que nous avons un fond sain, une nature fondamentale saine, même si présentement nous sommes gravement malades. Nous ne nions nullement la maladie, elle est bien réelle, notre nature fondamentale peut être altérée, voilée, corrompue, par différentes maladies ou névroses plus ou moins graves. Notre fond sain peut être altéré par diverses illusions et passions égotiques. Mais il n’en demeure pas moins vrai qu’au fond, est la santé.

Nous avons une nature fondamentale, première, saine, et une nature superficielle, seconde, perturbée, artificielle. Notre nature fondamentale naturelle est notre bon fond; notre nature superficielle, surajoutée ou surimposée est notre nature égoïste et névrotique qui masque, voile et corrompt la nature fondamentale.

L’état de bonté fondamentale est celui dans lequel l’ego s’est mis entre parenthèses, en lequel le soi s’est suspendu. En cet état, comme nous l’avons vu nous faisons corps avec l’autre, il y a communion au-delà de la séparation dualiste « moi-autre ». C’est dans cette communion que naît la compassion bienveillante, le souhait que l’autre soit libre de souffrance et des causes de souffrances.

Cette vision et compréhension de notre bon fond est très importantes car elles nous donnent le courage et l’inspiration dont nous avons besoin pour nous laisser aller à notre nature fondamentale sachant lâcher et abandonner les perturbations de notre nature superficielle. Cette vision et cette compréhension sont source de non-peur et de confiance en soi. « Soi » ici ne signifie pas « moi » ou « ego » : il ne s’agit pas de faire confiance à son ego, mais de développer la confiance « en soi », en ce qui est en soi, au fond du fond, avant et au-delà de l’ego, de ses passions et illusions. Nous faisons confiance au Soi transcendant le soi, à notre nature éveillée transcendant l’ego.

Le bon fond se vit dans l’état de pleine présence. La bonté fondamentale est la bonté de l’expérience première, de l’état de présence instantanée. Cet état de présence première, comme nous l’avons vu, est antérieur aux représentations du mental conceptuel. Il est naturel, libre des fabrications et des artifices conceptuels. Entrer en son expérience est découvrir la bonté fondamentale, notre état de bonté fondamentale.

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